mercredi 13 juin 2007

Législatives 2007: les résultats du premier tour

COMMUNIQUE DE PRESSE

ELECTIONS LEGISLATIVES

TARN 2ème CIRCONSCRIPTION (81)

Au lendemain du 1er tour des élections législatives, la droite conduite par le Président de la République confirme son succès de l’élection présidentielle.

Malheureusement les élections législatives n’ont pas permis d’endiguer l’hégémonie de l’UMP accentuée par l’inversion du calendrier électoral.

Notre circonscription n’échappe pas à la baisse historique de la participation 70.91 % en 2002 contre 65.92 % en 2007.

Dans ce contexte, le score du Parti Communiste se situe à 2.45% contre 2.61% en 2002. Nous remercions les 1271 électrices et électeurs qui ont porté leurs suffrages sur nos candidats, Roxana Farina Concha et Jean-Luc Fernandez, ainsi que les nombreux communistes et antilibéraux qui ont mené cette campagne avec courage et détermination.

Dans les conditions actuelles, il faut tout faire pour élire le plus grand nombre de députés de gauche dimanche prochain. Cela exige que le peuple vote massivement pour le candidat de gauche arrivé en tête au 1er tour. Ce désistement républicain doit être loyal et déterminé afin que le report des voix soit très élevé pour battre la candidate de l’UMP Catherine Réveillon, et permettre à notre circonscription de conserver un député de gauche à l’Assemblée nationale.

Une opposition la plus large possible sera nécessaire pour résister et combattre les mauvais coups du gouvernement Sarkozy – Fillon soutenue par l’UMP.

Le Parti communiste sera aux côtés des laissés pour compte de cette politique et s’associera aux luttes pour s’opposer aux délocalisations, à l’emploi précaire, à la casse des services publics, de la protection sociale, contre l’augmentation de la TVA, etc.

Plus que jamais face à la droite et au capitalisme triomphant porteur d’individualisme, nous devons opposer des valeurs de justice, de solidarité pour redonner espoir à notre jeunesse, à notre peuple.

Cela passe par un rassemblement populaire le plus large possible dès dimanche prochain dans les urnes pour élire un candidat de gauche.

Au-delà, au sortir des deux scrutins, la gauche battue doit se poser la question des raisons de cet échec. Cela passe par des débats populaires indispensables pour reconstruire un outil politique répondant aux attentes modernes de la population.

Nous sommes disponibles pour cela.

Roxana Farina Concha, Jean-Luc Fernandez et les communistes de la 2ème circonscription

vendredi 25 mai 2007

Débat autour d'un verre

Débat autour d'un verre à la Maison de quartier de Lapanouse à Albi
le mercredi 23 mai 2007

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Rencontre à Graulhet

Rencontre avec les habitants du quartier de Crens à Graulhet en avril 2007.


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mercredi 23 mai 2007

Invitation à un débat public

Face à la droite dure du nouveau Président de la République, ne baissons pas les bras. Créons une force indispensable de résistance et de conquêtes.

Roxana Farina Concha et Jean-Luc Fernandez
vous invitent à un débat public
le Mercredi 23 MAI à 20h00
à la Maison de Quartier de
Lapanouse, à Albi.

lundi 21 mai 2007

Campagne citoyenne

En campagne sur le marché de LISLE-SUR-TARN de la 2ème circonscription le dimanche 20 mai 2007, avec ses camarades de la section des Bastides.

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Photos de la Campagne citoyenne de Roxana Farina
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L’équipe locale de campagne de Roxana Farina

Venez nous y rencontrer pour de plus amples informations. Si vous souhaitez vous impliquer à nos côtés, merci de nous contacter

POSTEZ-NOUS UN MESSAGE

Visitez régulièrement notre site pour être informés de nos prochaines manifestations.

mercredi 16 mai 2007

Le libéralisme n'est pas une fatalité

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Si l'on tente de nous faire croire que le libéralisme
ne doit plus faire débat, nous pensons, au contraire,
qu'il n'y a pas de fatalité, et que l'état de notre
société est bien la résultante des choix politiques.
La question libérale restera au centre de notre campagne
et de notre mandat.

Pour mettre fin à cette société d’exclusion, de profits,
d’expulsions, de discriminations nous devons
bâtir ensemble la transformation de celle-ci, pour la
rendre plus juste, plus humaine, plus solidaire.
Pour cela nous devons créer ensemble avec les habitants
des quartiers, les salariés des entreprises, un
grand mouvement de contestation, de prise de
conscience et de propositions pour une autre politique
et dégager une majorité vraiment à gauche.
Derrière les choix politiques, il y a toujours des
Femmes et des Hommes !

Nous, citoyens, militants, n'acceptons pas le renoncement.
Notre engagement n'est ni “une rupture
tranquille” ni un “ordre juste”, nous voulons simplement
reprendre le cours de choses et renouer avec
les principes politiques de ce que fut la Gauche en
terme de constructions et conquêtes sociales.

Renouer avec la Solidarité

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1 : Des Services Publics non soumis au secteur marchand, garants de la cohésion sociale: Santé, SNCF, Poste, EDF-GDF, distribution de l'eau, transports...
2 : Repenser la Décentralisation et l'aménagement du territoire en termes de moyens et de choix politiques. L'Etat doit assurer l'égalité et l'équité entre tous les citoyens sur l'ensemble du territoire Français : Régions, Départements, Communes.
3 : Relocaliser l'économie pour la création d'emplois,intégrer les nécessaires contraintes environnementales à une réflexion sur le travail, l'emploi, le chômage et la consommation. Apporter un soutien à la création et aumaintien des PME-PMI.
4 : Un code du travail dont les règles instaurent une vraie démocratie sociale au sein des entreprises avec comme priorités : la suppression des contrats précaires, le (CDI) Contrat àdurée indéterminée redevenant le contrat unique, l'interdiction des licenciements boursiers...
5 : Retour à une agriculture à visage humain, socialement équitable, économiquement viable et respectueuse de l’environnement.
6 : L'Education, la Recherche, la Culture non subordonnées au Marché; ils sont des outils d'épanouissement et contribuent au développement et à la transformation de notre société. Ces institutions laïques sont le fondement d'une société égalitaire et non communautariste.
7 : Réformer la fiscalité pour plus de justice sociale, pour le maintien et le développement de la solidarité nationale et intergénérationnelle, par : la refonte de l'impôt, la taxation des transactions financières, la baisse de la TVA sur les produits de première nécessité...
8 : Faire que notre travail de Parlementaires soit porté par les débats, l'information, la transparence, et s'appuie sur la richesse et la diversité du tissu associatif pour garantir une réelle Démocratie Participative.

ELECTIONS LEGISLATIVES - 10 - 17 JUIN - 2e CIRCONSCRIPTION DU TARN

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ELECTIONS LEGISLATIVES - 10 - 17 JUIN - 2e CIRCONSCRIPTION DU TARN


Roxana FARINA CONCHA
Agent Territoriale
Collectif Antilibéral d'Albi
Suppléant
Jean-Luc FERNANDEZ
Agent EDF
Collectif Antilibéral de Graulhet
Soutenus par le PCF
Candidat(e)s de la gauche
populaire et antilibérale

mercredi 9 mai 2007

Bougeons avec la Poste

Le 3 mai 2007 les facteurs de Graulhet et St Paul Cap de Joux, soutenus par la CGT et SUD étaient à leur 18ième jour de grève pour la défense du service public de la Poste.

Ils avaient conviés les usagers à une réunion publique afin d’exprimer les raisons de leur action.

La mise en place de nouveaux systèmes de travail (casiers, diminution du nombre de tournées…) étaient contraire à la logique d’un véritable Service Public en entraînant une diminution des effectifs.

Tous ces problèmes ont été évoqués devant les usagers, les politiques présents, notamment Marie-Claire CULIE et la candidate aux législatives de la 2ième circonscription Roxana FARINA.

Tous ont apporté leur soutien aux postiers en lutte et s’opposent à la casse du Service Public de la Poste avec pour seul critère la rentabilité pure au détriment de la péréquation tarifaire et l’égalité de traitement sur tout le territoire.
Le 4 mai, la Direction de la Poste au 19ième jour de grève retirait la totalité de sa réforme en la repoussant à 2009.

Dans ces temps difficile qui nous attendent, c’est encore une fois que le combat mérite d’être mené pour une société qui n’a pas que l’argent comme moteur, mais des valeurs de solidarité envers tous les usagers des Services Publics.

Les seuls combats que nous perdrons sont ceux qui ne seront pas menés.

dimanche 22 avril 2007

Visite du quartier de CANTEPAU



Marie-George Buffet et Roxana Farina á Albi le 30 mars 2007 quartier de CANTEPAU

Visite au "centre de tri" de Cantepau




Marie-George Buffet et Roxana Farina "centre de tri" de la poste á Cantepau.

samedi 31 mars 2007

Le philosophe André Tosel votera Marie-George Buffet

Entretien avec l’universitaire niçois, professeur de philosophie André Tosel à propos de la campagne pour l’élection présidentielle.


— Quelle est votre perception de cette campagne électorale?

«Cest une des campagnes électorales les plus lamentables que j’ai vues. Elle consacre sur le mode de l’évidence ce que le néolibéralisme veut bien présenter comme philosophie। Tout cela se traduit politiquement par un déplacement massif de l’échiquier politique à droite, voire à l’extrême droite। Sarkozy lorgne sur l’électorat de Le Pen, Bayrou veut nous faire oublier ce qu’il a été et quant à la candidate socialiste, elle donne bien des signes de faiblesse en se revendiquant de Blair et en se positionnant le plus souvent en fonction de Sarkozy। « Le capital du vote « non » au référendum sur le traité de Constitution européenne semble s’être totalement volatilisé, les représentants du « non » au PS comme Fabius se plaçant pour être dans l’équipe du pouvoir et gérer les affaires… « Je n’ai pas participé aux discussions à gauche de la gauche। Je suis de ceux qui regrettent qu’un accord n’ait pu être trouvé parce que même s’il avait été ambigu, il aurait créé une dynamique। « Aujourd’hui, la gauche antilibérale se trouve privée d’une dynamique véritable, et surtout populaire. Ce qui me dérange aujourd’hui, c’est que de nombreux jeunes se disent fascinés par Bayrou, alors que celui-ci leur fait prendre des vessies pour des lanternes ! »



— Peut-on encore inverser le cours des choses d’ici le premier tour de l’élection présidentielle ?

«Je ne sais pas। Mais j’espère encore un sursaut। «Il faut voir comment interviennent les autres candidats. Besancenot n’a pas beaucoup changé de position et la LCR semble vouloir se compter en évoquant le problème d’accord pour le second tour. Bové cède, lui, de plus en plus à une campagne de type publicitaire. Etant très médiatisée, sa campagne ne brille pas non plus par la mise en avant d’idées ni par une contribution active au débat. D’ailleurs, cette phase électorale paraît mar-quée par l’incapacité d’engager un débat contradictoire. Les électeurs semblent accepter des déclarations aussi discutables que celles portant sur les déficits, la nécessité de la privatisation des services publics, etc. « Le libéralisme est en train de mettre complètement à terre tout ce qui peut lui résister. Ce sera peut-être une victoire fragile, mais pour l’instant, c’est ce qui se déroule dans les faits. De ce point de vue, le rôle des médias est absolument honteux ! On voit comment la télévision publique sert les candidats « officiels »… »


— Après une mûre réflexion, vous soutenez Marie-George Buffet…

«Oui, je soutiens la candidature de Marie-George Buffet. J’ai beaucoup hésité parce que je pensais que les communistes auraient pu prendre sur eux-mêmes en considérant qu’un autre choix de candidature aurait pu enclencher une dynamique. A mon sens, c’est une erreur. On verra bien comment cela se traduira dans les résultats… « Ceci dit, Marie-George Buffet est la candidate qui pose avec le plus de cohérence un certain nombre de questions comme l’emploi, les services publics, la réorientation du mouvement populaire, etc. Par une certaine fidélité aussi, je voterai pour Buffet. »

Propos recueillis par Pierre CHAILLAN

mardi 27 mars 2007

Quoi qu’il arrive, le PC n’explosera pas

MARIE-GEORGE BUFFET, candidate du Parti communiste français à la présidentielle

Propos recueillis par Eric Hacquemand

Si vous échouez à la présidentielle, le PCF, notamment pour des raisons financières, peut-il disparaître ?

Marie-George Buffet. En 2002 (NDLR : Robert Hue a recueilli 3,37 % des voix), nous n’avons pas explosé. Il a fallu faire des efforts, notamment sur le plan financier. Nous l’avons fait. Quoi qu’il arrive, le PC n’explosera pas en 2007. Notre résultat sera important pour faire bouger la gauche en 2007, mais l’avenir des communistes ne dépend pas du score à la présidentielle. Leur combat se poursuivra bien après parce que tant que des hommes et des femmes auront envie d’égalité, de fraternité et de liberté, il y aura besoin d’un Parti communiste. Nous l’avons bien vu lors de la campagne contre la Constitution européenne où le PC a montré son utilité. Nous avons 134 000 adhérents qui paient des cotisations. Le PC peut aussi s’appuyer sur 13 000 élus qui reversent tout ou partie de leurs indemnités. Ce sont des atouts.

Craignez-vous une victoire de la droite ?

A quatre semaines de l’élection, rien n’est joué. Battre la droite et réussir à gauche n’est pas gagné. Je ressens un grand intérêt des Français et une énorme incertitude. Dans les meetings, beaucoup viennent par curiosité en ne sachant pas ce qu’ils vont voter. Comme en 2002, les électeurs vont se décider au dernier moment. Ils attendent d’avoir tous les projets en main et des débats contradictoires pour se prononcer.

Nicolas Sarkozy affiche sa sérénité...

Sarkozy est un véritable danger pour la République. Regardez son bilan à la tête du ministère de l’Intérieur : non seulement il n’a pas réglé le problème de l’insécurité mais il a opposé les banlieues à la police nationale et stigmatisé la jeunesse. Il va même jusqu’à faire arrêter une directrice qui s’oppose à une arrestation dans une école (lire en page 10)... Il est donc urgent de mobiliser l’électorat de gauche. Or je suis très inquiète de constater qu’il ne dépasse guère, pour l’instant, 35 % dans les sondages.

Comment expliquez-vous cette faiblesse ?

Ségolène Royal mène une campagne qui ne correspond pas aux attentes des électeurs de gauche. Ils attendent des choix courageux : réforme de la fiscalité, remise en cause de l’Europe libérale, hausse du pouvoir d’achat, mise en place d’un grand pôle public de l’énergie... La candidate socialiste ne porte pas une telle détermination et n’incarne pas ce profond désir de changement. Si on veut réveiller la gauche, il faut tenir un discours clair sur les combats et les valeurs de gauche. Ce n’est pas le cas. Faire du « Bayrou bis » est mortifère. Car le candidat centriste est un faux nez de la droite : Bayrou et Sarkozy, c’est bonnet blanc et blanc bonnet.

Mais il y a aujourd’hui cinq candidats antilibéraux...

Nous n’avons pas su prendre le chemin de l’union. Je continue de le regretter. Les socialistes qui ont voté non à la Constitution européenne nous ont en partie quittés. La LCR a estimé impossible de construire une large majorité de gauche comprenant, par exemple, des socialistes. Certaines organisations ne voulaient pas d’une candidature issue d’un parti, dont la mienne. Maintenant, l’urgence est de battre la droite.

Votre candidature ne va-t-elle pas être pénalisée par le vote utile ?

Le PS commet une énorme erreur en arguant du vote utile. La gauche n’est pas une armée qui se rangerait en rangs serrés derrière un chef. Jamais la gauche ne sera majoritaire comme cela. En utilisant de telles injonctions à se ranger derrière Royal, le PS joue contre son propre camp. Le vote utile est celui qui redonnera à la gauche sa force, sa crédibilité. C’est le sens de ma candidature.

En cas de victoire de la gauche, participerez-vous à un gouvernement avec les socialistes ?

Le programme porté par la candidate socialiste n’est pas apte à faire réussir la gauche. Ce sera donc sans nous. Pour autant, je ne partage pas les appels comme celui d’Olivier Besancenot qui visent à sanctionner Royal. Le soir du premier tour, il faudra que toute la gauche se rassemble sans négociations pour battre la droite.

Serez-vous toujours secrétaire nationale lors du prochain congrès ?

Non. Après avoir été ministre puis secrétaire nationale, je souhaite me consacrer pleinement à mon mandat de députée si je suis réélue. Je ne serai donc plus secrétaire nationale lors du congrès de 2009. La relève est prête.

Qui est le véritable Nicolas Sarkozy ?

"Qui est le véritable Nicolas Sarkozy ?" s'interroge ce 15 janvier 2007 le Financial Times. Le responsable des jeunes du RPR, qui a séduit Chirac en 1976 ? Celui qui s'est rallié à Balladur en 1995, avant de faire amende honorable et de revenir près de Chirac devenu président ? Le candidat impatient, depuis des mois, de s'affranchir d'un Chirac qu'il égratigne publiquement de plus en plus fort et qu'il rêve sans doute de “tuer” ?
Dessin de Dave Brown paru dans The
Independent (Londres)

«Votez utile pour votre vie»

Nicolas Sarkozy quitte le ministère de l’Intérieur aujourd’hui. Que dites-vous à ceux qui ne veulent de Nicolas Sarkozy comme président à aucun prix ?

Marie-George Buffet. Je partage leur point de vue, il ne faut pas laisser les clefs de la République à cet homme. C’est le fils de Mme Parisot. Il est dangereux pour les droits sociaux, son programme le prouve et fait écho à tous les voeux de la patronne du MEDEF. Il est dangereux pour les entreprises parce qu’il est l’ami des prédateurs financiers, des Lagardère et compagnie, qui ne recherchent que les dividendes, quitte à licencier, à délocaliser. Il est dangereux pour les droits démocratiques. On l’a vu la semaine dernière avec l’arrestation d’une directrice d’école, ou avec la façon dont, tout au long de son mandat, il a stigmatisé la jeunesse. Mais à ceux qui disent « Tout sauf Sarkozy », je réponds aussi : la solution n’est pas Bayrou, son frère jumeau, l’autre fils de Mme Parisot. Son programme est la copie conforme de celui de Nicolas Sarkozy. Tous les deux sont de chauds partisans de l’Europe libérale, ils l’ont montré en 2005. Ils veulent maintenant trouver le moyen de nous refaire passer le projet de traité constitutionnel. En votant Bayrou, les hommes et les femmes qui sincèrement pensent chasser Sarkozy risquent de reprendre pour cinq ans de politique de droite, la même que celle menée depuis 2002. Mais « Tout sauf Sarkozy », cela ne peut pas non plus être une gauche qui lorgne vers le centre. Pour battre Sarkozy, il faut lui opposer une gauche qui porte ses propres valeurs, ses combats, qui propose des réformes audacieuses : redistribution de l’argent, véritable sécurisation de l’emploi et de la formation, retour à une sécurité sociale universelle, grande réforme de la fiscalité, nouveaux droits des salariés dans la gestion des entreprises, allocation d’autonomie pour la jeunesse, grandes lois cadre pour les femmes et les jeunes. Une gauche qui s’attaque vraiment à la réorientation de l’Union européenne pour reconstruire de grands services publics, une gauche qui prend le dossier des salaires et mène le combat pour que chacune, chacun vive bien, qui relance une grande politique industrielle.

Il y a quelques mois beaucoup croyaient la droite battue. Comment expliquez-vous que maintenant l’issue soit aussi incertaine ?

Marie-George Buffet. Pour l’instant, la gauche n’apparaît pas porteuse d’un projet suffisamment fort, attractif. Nous avons besoin d’une gauche de combat, de responsabilité, d’une gauche qui ne soit pas tétanisée par Nicolas Sarkozy, qui ne louvoie pas face au « ni droite ni gauche » de François Bayrou, nous avons besoin d’une gauche qui affirme un projet apte à contrer les logiques libérales, à desserrer les « contraintes » européennes ou celles de l’Organisation mondiale du commerce, d’une gauche qui conteste le discours fataliste lié à la mondialisation capitaliste. Or, je ne sens pas cette détermination dans le projet porté par Ségolène Royal.

Mais que dites-vous à tous ces électeurs qui reconnaissent les qualités de votre programme, qui vous expriment leur sympathie et qui objectent les 3 % des sondages ?

Marie-George Buffet. Je leur dis : il nous reste quatre semaines, vous tous qui pensez que c’est ce projet que la gauche doit mettre en oeuvre pour notre pays, rassemblez-vous sur cette candidature, faites en sorte qu’elle soit suffisamment haute le 22 avril pour que ce projet compte à gauche. En ce moment pas un leader socialiste ne prend la parole sans demander qu’on se range tous comme un seul homme derrière Ségolène Royal. Mais le vote utile, c’est quoi ? Ce n’est pas les opérations tacticiennes relayées par les médias, ce n’est pas prendre l’un pour éliminer l’autre. C’est le vote pour obtenir gain de cause dans vos luttes, le vote qui correspond à vos aspirations. Je leur dis : pensez à vous, le vote utile le 22 avril, au premier tour, c’est le vote utile pour votre vie.

Il y a quelques jours vous avez dit : « Je veux faire exister la gauche », qu’entendez-vous par là ?

Marie-George Buffet. Dans cette campagne, Nicolas Sarkozy lance des questions - l’immigration, l’identité nationale - et les autres candidats officiels, François Bayrou, Ségolène Royal, courent après. Voilà comment on entend tout à coup parler du drapeau bleu-blanc-rouge que chaque Français devrait acheter... Mais la gauche existe. N’a-t-elle pas autre chose à dire sur la République, sur la nation ? La Marseillaise, le drapeau tricolore sont des symboles issus d’un peuple en mouvement, issus de la République, ils n’appartiennent à aucun candidat, à aucun parti. La gauche n’a-t-elle pas à répondre que l’identité nationale c’est cette république des droits, cette nation composée d’hommes et de femmes dans leur diversité, cette France rebelle, populaire, cette France des grandes luttes ouvrières ? La gauche existe dans le coeur des hommes et des femmes de ce pays, de ceux et celles qui se sont battus en 2005 pour contrer l’Europe libérale, de ceux qui ont mis en échec le CPE, de ceux qui se mobilisent pour sauver les emplois, notre industrie, de ceux qui s’engagent auprès des enfants qu’on veut chasser des écoles. Alors, il faut que la gauche parle de cette France-là, réponde à ceux qui veulent mettre ce pays en liberté surveillée, qui veulent opposer les uns aux autres. Oui, j’ai envie de relever le gant de la gauche, de montrer qu’elle existe encore, qu’elle a un programme réaliste permettant de mener une autre politique que celle que nous avons connue, qu’elle porte des valeurs féministes, humanistes, de solidarité, des valeurs d’actualité, que la gauche, c’est la liberté, l’égalité. Que ces mots ne sont pas archaïques. C’est comme cela que la gauche pourra rassembler et gagner.

Nous entrons dans une nouvelle phase de la campagne avec l’égalité de temps de parole dans les médias, comment voyez-vous cette dernière ligne droite ?

Marie-George Buffet. L’égalité de temps de parole, sans confrontation entre les candidats, ne fait pas avancer le débat démocratique. Mais je veux dire aussi que les sondages ne font pas le résultat du 22 avril. Il ne faut donc pas refréner notre ambition, notre envie de voir une gauche populaire faire l’événement. Je sens une dynamique, de l’approbation, de la sympathie qu’il faut transformer en votes. Les quatre semaines qui restent doivent être consacrées à aller rencontrer les hommes et les femmes avec notre projet, avec l’appel à voter, au porte à porte, au pied des escaliers, dans les entreprises. C’est maintenant que, pour beaucoup, commence la campagne présidentielle. Alors il nous faut rassembler les énergies. Le rendez-vous de Bercy le 1er avril va être quelque chose de très fort.

Entretien réalisé par Jacqueline Sellem

Marie-George Buffet, populaire et antilibérale

Marie-George Buffet, 57 ans, députée de Seine-Saint-Denis et maire du Blanc-Mesnil, brigue pour la première fois l’Elysée, se réclamant d’un «rassemblement de la gauche populaire et antilibérale» malgré l’explosion du front antilibéral.

Celle qui, selon son entourage, «n’a jamais aimé se mettre en avant», est pourtant devenue, en 2001, la première femme à diriger le PCF. Elle a été réélue pour la troisième fois secrétaire nationale en mars 2006.

C’est en tant que ministre des Sports du gouvernement de Lionel Jospin (1997-2002) qu’elle se fait remarquer. Inconnue du public et mal connue de nombre de militants du parti, elle montre ses capacités, notamment dans la lutte contre le dopage.

Auréolée de ce succès, elle est élue en 2001 secrétaire nationale, mais dans le cadre d’une direction bicéphale avec Robert Hue. Après le cuisant échec de ce dernier à la présidentielle de 2002 (3,4%), elle est intronisée numéro un.

Mais en décembre dernier, elle a démissionné, pour la période électorale, de son poste de secrétaire nationale pour incarner un rassemblement antilibéral.

C’est pour sortir le PCF de l’ornière que Marie-George Buffet avait voulu rééditer la stratégie d’union avec d’autres forces antilibérales qui avait porté ses fruits lors de la campagne référendaire de 2005 pour le non à la Constitution européenne.

Mais l’insistance du PCF à voir sa dirigeante incarner ce rassemblement a heurté les autres courants et conduit à la multiplication des postulants antilibéraux.

Pour l’heure, le score de Mme Buffet reste faible dans les sondages, autour de 2 à 3%, au même étiage que ses rivaux.

Son programme propose une hausse du Smic à 1.500 euros dès le 1er juillet 2007, un relèvement des minima sociaux de 300 euros, la réquisition des logements vides, la construction de 600.000 logements sociaux en cinq ans. Elle veut aussi un impôt sur le revenu plus progressif avec 10 tranches au lieu de cinq, la suppression du bouclier fiscal.

Elle est favorable au futur réacteur nucléaire EPR de Flamanville (Manche) et à la poursuite des investissements dans le programme Iter. Elle préconise une VIe République et veut une rupture avec les institutions et les politiques libérales européennes.

Candidat Suppléant Jean-Luc Fernandez


dimanche 25 mars 2007

Albi, du haut débit au coeur du Tarn




Le moins que l'on puisse dire est que les élus d'Albi (50 000 habitants) sont des visionnaires. En effet, dès 1997, avant même l'ouverture du marché des Télécoms à la concurrence, ils ont décidé de poser des fourreaux à chaque travaux de voirie. Très en amont, ils ont ainsi commencer à préparer le terrain pour un maillage en fibre optique sur les grandes artères de la ville (environ 70 km).

4 boucles optiques

«Nous avons décidé d'utiliser ces infrastructures en 2003» explique Jean-François Martel, DSI de la Mairie d'Albi। Il ajoute «Nous avons scellé un partenariat avec la SEM (ndlr : Société d'Economie Mixte) eTera du conseil général du Tarn afin faire passer leur fibre noire dans nos fourreaux ».

Près de 60 km de fibre optique, soit 4 boucles, ont ainsi été déployées à travers la ville. « Nous avons construit le backbone et complété le maillage jusqu'aux bâtiments» renchérit-t-il. La ville a effectué environ 18 km de génie civil en FTTB (Fiber To The Building).

«Le travail réalisé par le service Réseaux et Télécom de la ville a été remarquable. Nous interconnectons 68 bâtiments municipaux comme des crèches, des écoles, des sites administratifs, des centres techniques... » explique Jean-François Martel. Il ajoute «Nous popons occasionnellement certains équipements d'éclairage public. Nous gérons ainsi les automates à distance».


Du Nortel intégré par Spie

A la suite d'un appel d'offres, la municipalité a retenu Spie qui a préconisé du Nortel. L'intégrateur a ainsi installé deux commutateurs ethernet ERS 8600 en coeur de réseau et des commutateurs ES460, ERS5520, et ES425 en extrémités. Elle déploie petit à petit son réseau depuis 4 ans : le coeur, les bâtiments municipaux, puis les maisons de quartiers... L'objectif est d'aller au plus près des habitants. Les 13 maisons de quartier disposeront de services d'e-administration. Pour le moment, le réseau passe à côté des entreprises, mais pourquoi imaginer lancer une DSP (Délégation de Service Public) dans l'avenir. «Nous disposons d'une énorme richesse sous nos pieds, pourquoi ne pas en profiter !» lance-t-il. (Les opérateurs, tels Free, Orange et Neuf Cegetel, ont pratiquement dégroupés sur le territoire).

Développer les services et les usages

Jean-François Martel est arrivé à son poste en 2005 avec la lourde tâche de développer les usages. Dans un premier temps, il a mis en place un Intranet d'échange de fichiers et de travail collaboratif. «Sous l'impulsion de Pierre Yves Lambolez, conseiller municipal chargé des TIC, nous avons changé 500 PC que nous avons configuré en profils itinérants. Rien n'est stocké sur les machines. Tout est centralisé sur nos serveurs» illustre-t-il.

Un projet ToIP... pourquoi pas en Open-Source

Dans une deuxième étape, d'ici la fin 2007, il compte passer à la ToIP. Le choix technologique n'est pas encore fixé. Entre des installations d'IPBX d'équipementiers classiques ou des solutions Open-Source de type Asteriks, son coeur balance. Jean-François Martel est en effet très inspiré par le libre. Il concède «Nous sommes déjà passé à Open Office».

Un ROI de moins de 5 ans

Au total, la ville a investi plus de 2,2 M euros, dont 280 000 financés par les fonds FEDER। «Comparé à un réseau de liaisons sdsl à 2 mbps sur 68 bâtiments, le ROI est de 4 ans oe avec des débits de 1giga» annonce-t-il. Au point qu'Albi a inspiré son voisin, Auch, qui suit une démarche similaire...

Edition du 23/03/2007 - par Olivier Coredo

mardi 13 mars 2007

Le "Sentier des Droits de l'Homme" d'Albi à Castres

Grâce à la voie verte « Sentier des Droits de l'Homme », le cyclotouriste et le randonneur peuvent se rendre d'Albi à Castres en toute sécurité.


Après l'achèvement du dernier tronçon de travaux, 44 Km de « Voie Verte » relient désormais les villes d'Albi et de Castres. Après son déclassement, l'acquisition de l'ancienne voie ferrée par le Conseil général (et par la commune de Castres sur son territoire) a permis de réaliser cet équipement entièrement voué aux déplacements doux.

Le coût total de l'opération pour le Conseil général sur l'ensemble du tracé est de 700.000 euros.

Dans le cadre de sa politique de randonnée, le Département a retenu cet itinéraire comme « sentier d'intérêt départemental » La voie verte Albi - Castres, désormais appelée « Sentier des Droits de l'Homme » est ainsi associée aux 50 sentiers en boucle et aux 12 parcours linéaires (dont les GR) propices à la découverte des multiples facettes paysagères du Tarn. Mis en oeuvre en 2006, l'aménagement de la voie verte Mazamet - Labastide Rouairoux (reliée à l'Hérault) va prolonger de 23 Km le réseau de ces nouvelles voies.
A terme, ces deux axes raccordés ont vocation de constituer un axe cyclable entre Cordes, Albi, Castres, Mazamet, St -Pons et Bédarieux.

dimanche 11 mars 2007

Jean Jaurès et de Léon Blum, «captation d'héritage»

Jean Jaurès
Les usages de l'histoire dans le discours public de Nicolas Sarkozy


Dans le discours qu'il a tenu à Poitiers le 26 janvier dernier, le candidat de l'UMP à l'élection présidentielle s'est présenté comme l'héritier de Jean Jaurès et de Léon Blum। Cette «captation d'héritage» est une bonne illustration des formes que prennent les usages publics de l'histoire dans la France d'aujourd'hui. Le problème n'est pas tant que les politiques puissent «récupérer» les héros du passé pour tenter de grandir leur stature de présidentiable. Ce phénomène n'est pas nouveau. Il est même constitutif de la mémoire politique. Dans ce type de compétition, en effet, les candidats ne peuvent espérer l'emporter que s'ils glanent des voix au-delà de leur propre camp, ce qui les incite à parler au nom de la nation toute entière en cherchant des références historiques consensuelles.

Léon Blum



Jaurès plutôt que de Gaulle


Ce qui est inédit (à ma connaissance), c'est le fait que le leader de la droite ait pu se présenter publiquement comme l'héritier des chefs historiques de la gauche. Pour comprendre la fonction de ces références, il faut lire de près le discours de Poitiers. Ce qui frappe, c'est d'abord la faible place accordée à la Révolution française. Alors que jusqu'à une période récente, tout homme politique cherchant à présenter sa candidature comme un moment historique pour la Nation se situait dans le prolongement de cet événement fondateur, celui-ci n'est mentionné ici qu'une seule fois et encore, est-ce par le biais d'une citation de Napoléon Ier évoquant « l'achèvement de la Révolution ». Ensuite, ce qui étonne dans les références/révérences du discours de Poitiers, c'est la marginalisation du général de Gaulle, qui était pourtant la figure centrale des récits mémoriels de la droite dont l'UMP est l'héritière. Certes, le général est présent dans la galerie des glorieux ancêtres dont se réclame le candidat, mais il n'est cité que 3 fois, alors que Jean Jaurès est cité 7 fois !

Je ferai l'hypothèse que ce nouveau système de références historiques illustre les contraintes auxquelles les professionnels de la politique sont confrontés aujourd'hui, dans un monde où la « démocratie de partis » a cédé la place à la « démocratie du public » (pour reprendre les formulations du philosophe Bernard Manin). Soumis à la loi des sondages et des médias, le candidat à la présidentielle ne cherche plus à se situer dans le prolongement d'une tradition politique précise. Il n'a plus besoin de conforter la mémoire et l'identité collectives de son propre camp, en rappelant les luttes héroïques menées autrefois par les « camarades » ou les « compagnons », ce qui était auparavant indispensable pour mobiliser ses troupes en vue du combat politique à venir. Ce qui compte, désormais, c'est de peaufiner une image, en fonction des directives données par les conseillers en communication qui font partie du « staff » de campagne.

Mais ces conseillers, mauvais sociologues, ont commis une erreur dans la phase de « pré-campagne », en incitant leur chef à durcir son discours sécuritaire avec des mots comme « racaille », que l'ensemble des jeunes des classes populaires ont ressenti comme une insulte. Le candidat de la droite doit donc « recentrer » son profil (« j'ai changé ») et faire dans le « social » en se présentant comme l'héritier de la gauche.


Remarques sur la logique symbolique de panthéonisation des hommes politiques


Pour approfondir l'analyse sur l'usage de l'histoire de France dans ce discours, je dirais qu'il illustre la logique symbolique de la « panthéonisation ». Le candidat consacre les grands personnages qui ont pour fonction de le consacrer.

C'est, là aussi, un type d'usage public de l'histoire classique chez les professionnels de la politique. Comme l'a montré Maurice Agulhon dans ses travaux sur la symbolique républicaine, en France la logique mémorielle s'est toujours heurtée à une difficulté particulière, car les politiciens n'ont jamais pu se réclamer de « pères fondateurs » unanimement reconnus, comme George Washington ou Thomas Jefferson aux Etats-Unis.

En conséquence, lorsque la grande figure de référence que mobilisait l'un ou l'autre camp s'efface ou lorsque, pour des raisons de rivalités internes à son propre camp, le candidat ne peut plus se l'approprier aisément, comme c'est le cas ici avec le général de Gaulle, il n'y a plus de personnages historiques disponibles pour incarner le consensus national.

C'est la raison pour laquelle le candidat de l'UMP est contraint aujourd'hui d'intégrer dans son cercle des héros nationaux disparus, des figures venues de droite comme de gauche.

Le récit mémoriel a pour fonction de gommer leur appartenance partisane, pour persuader le public que leur qualité première tenait justement au fait qu'ils avaient su dépasser les limites de leur parti. C'est le principal critère qui permet au candidat de l'UMP de rassembler dans son Panthéon personnel des hommes politiques aussi différents que Napoléon, Jaurès, Clemenceau, de Gaulle, et même Mitterrand. La même logique est à l'oeuvre à propos des intellectuels et des écrivains puisque Charles Péguy, Marc Bloch (relu et corrigé par Pierre Nora) et Jean d'Ormesson sont évoqués comme références consensuelles.

Ce discours mémoriel a donc pour première fonction de convaincre le grand public que le candidat de l'UMP est le digne héritier de ces héros nationaux. Mais il a aussi pour but de fabriquer un consensus occultant les rapports de pouvoir et les luttes sociales. Le discours de Poitiers est une sorte de Disneyland de l'histoire dans lequel il n'y a que des gentils, des hommes bons. La « captation d'héritage » est aussi un détournement destiné à occulter le fait que les leaders du mouvement ouvrier, comme Jaurès et Blum, ont été avant tout des militants, au coeur des combats politiques de leur temps. Le candidat de l'UMP n'hésite pas à faire référence au Front Populaire : « J'ai cité Léon Blum parce que je me sens l'héritier de l'enfant qui en 1936 grâce aux congés payés jette sur la mer son premier regard émerveillé et entend prononcer pour la première fois le mot « vacances ».

Ce qui est suggéré dans cette citation, c'est que le leader de la SFIO et le chef du gouvernement du Front Populaire aurait « donné » deux semaines de congés payés aux ouvriers parce que c'était un homme bon et humain, qui voulait que les travailleurs voient la mer. Le fait historique qui est totalement oublié ici, c'est que les congés pays ont été un acquis du formidable mouvement de grèves de mai-juin 1936. C'est le résultat de la lutte des classes et d'une mobilisation sans précédent des ouvriers contre le patronat. Mais évidemment ce fait historique là, le candidat des milieux d'affaire est obligé de le passer sous silence puisque, dans le même discours, il dénonce explicitement « ceux qui attisent encore la lutte des classes ». Il faut reconnaître que les assistants qui ont écrit le discours du candidat ne manquent pas d'imagination. Dans leur récit, Georges Clemenceau, le ministre de l'Intérieur qui a envoyé la troupe contre les grévistes en 1907-1908, cohabite pacifiquement avec son plus farouche adversaire politique, Jean Jaurès, le directeur de l'Humanité, qui dénonçait le « premier flic de France » et le « briseur de grèves ».


L'anti-repentance et ses contradictions


Je voudrais m'arrêter un peu plus longuement sur un autre usage de l'histoire qu'illustre le discours de Poitiers. Il concerne le thème de l'anti-repentance. Le candidat à la présidentielle écrit en effet : « Je veux dire à tous les Français que nous sommes les héritiers d'une seule et même histoire dont nous avons toutes les raisons d'être fiers. Si on aime la France, on doit assumer son histoire et celle de tous les Français qui ont fait de la France une grande nation ». Ce propos doit être relié à celui qu'il avait tenu peu de temps auparavant (14 janvier 2007) : "Au bout du chemin de la repentance et de la détestation de soi, il y a, ne nous trompons pas, le communautarisme et la loi des tribus".

Nous voyons là s'esquisser un thème de campagne que le candidat de la droite cherche à utiliser pour discréditer le camp d'en face, en affirmant : « Ce que je sais, c'est que la gauche qui proclame que l'Ancien régime ce n'est pas la France, que les Croisades ce n'est pas la France, que la chrétienté ce n'est pas la France, que la droite ce n'est pas la France. Cette gauche là je l'ai accusée, je l'accuse de nouveau de communautarisme historique ».

Ce passage est particulièrement intéressant à décrypter si l'on veut comprendre comment les politiciens utilisent aujourd'hui l'histoire dans leur propagande et les contradictions auxquelles ils se heurtent (ou risquent de se heurter). Tout d'abord, on constate que l'anti-repentance est l'une des principales grilles de lecture qu'utilise le candidat pour « repenser » l'histoire de France. Par exemple, dans le passage où sont évoquées les persécutions dont ont été victimes Léon Blum et Georges Mandel, il n'y a pas un seul mot pour souligner les responsabilités du régime de Vichy et de la milice. Les seuls coupables explicitement désignés, ce sont les agents de la Gestapo ! Finis les discours sur les mauvais Français et sur la responsabilité de l'Etat français. On a le sentiment d'en revenir à une histoire pré-paxtonienne (et aussi pré-chiraquienne) de Vichy.

C'est aussi la logique de l'anti-repentance qui conduit le candidat non pas à ignorer la colonisation, mais bel et bien à l'assumer. Le discours de Poitiers revient, d'une manière indirecte, à l'affirmation du « bilan positif » de la colonisation (même si le mot n'est jamais employé), en affirmant que nous devons être fiers des croisades et en plaçant le maréchal Lyautey au coeur d'un Panthéon dans lequel ne figurent aucun Français issu de l'immigration ou des peuples colonisés.

Une autre lacune montre clairement où mène le discours anti-repentance. C'est l'absence totale des figures féminines dans la galerie des héros dont se réclame le candidat de l'UMP. Nous avons ici une illustration limpide des analyses de Michèle Riot-Sarcey sur l'absence des femmes dans la mémoire des hommes politiques de ce pays. Au-delà de l'effet anti-repentance, on peut penser que, dans le contexte de la présidentielle 2007, le candidat UMP a jugé stratégiquement préférable de souligner les attributs virils de Marianne.


Un nouveau concept : le « communautarisme historique »


Dans le passage consacré à l'anti-repentance, on constate aussi que le candidat UMP a forgé un nouveau « concept », inconnu jusqu'ici des historiens, celui de « communautarisme historique ». Je doute qu'il laisse sa marque dans l'histoire de la pensée, mais ce n'était pas le but visé par son auteur. Il s'agissait de marquer l'opinion, en utilisant des formules choc. Il faut se souvenir, en effet, que dans un monde dominé par les sondages, ce ne sont pas les arguments rationnels qui comptent, mais les formules permettant de conforter le sens commun en jouant sur des réflexes et des associations d'idées. La mise en équivalence entre gauche et communautarisme se fait ici grâce à toute une série d'amalgames dont la fonction principale est d'imposer l'idée que la gauche représente l'anti-France. Ce type de rhétorique n'est pas vraiment nouveau, lui non plus. A partir du moment où l'un des deux camps du champ politique se présente comme le représentant de la France toute entière, par définition le camp adverse doit être assimilé à l'anti-France.

Dans le langage polémique actuel, les ennemis de la République et de la France, ce sont les « communautaristes ». Ce terme ne désigne plus rien de précis et fonctionne comme une insulte ou un stigmate très efficace pour discréditer des concurrents. Le simple fait de rappeler que la politique est toujours un enjeu de luttes, qu'elle est fondée sur des rapports de force ; le simple fait de rattacher un programme politique à la tradition de pensée dont il est issu, peut donc désormais être vu comme un délit de « communautarisme historique ».

En utilisant ce type d'anathème pour discréditer ses adversaires politiques, le candidat de l'UMP persiste dans la même rhétorique que celle qu'il avait déjà mobilisée lors des violences de novembre 2005. Parler de « communautarisme historique » pour disqualifier ceux qui défendent la posture de la repentance, c'est la même chose que dénoncer la « racaille » dans les conflits sociaux. C'est utiliser des références propres à un domaine, pour les plaquer sur un autre. Dans les deux cas, il s'agit de criminaliser des points de vue concurrents pour mieux les discréditer.

Le candidat fait beaucoup d'efforts pour persuader les citoyens qu'il a changé depuis novembre 2005. Mais sa manière d'argumenter montre le contraire. Au-delà de la personne elle-même, ces constantes s'expliquent par les contraintes qui pèsent aujourd'hui sur l'action politique. Pour mobiliser son électorat, le candidat de la droite doit utiliser un vocabulaire et des références que j'appelle national-sécuritaires. Dans le discours de Poitiers, on voit parfaitement le lien entre la dénonciation de la repentance et la stigmatisation de l'immigration. Comme j'ai tenté de le montrer dans un livre à paraître 1, depuis les débuts de la IIIe République, le discours de la droite républicaine sur l'immigration reproduit toujours la même argumentation. On la retrouve intégralement dans le discours de Poitiers. Le candidat de l'UMP commence par rappeler son attachement aux « droits de l'homme ». Ensuite, la « chasse aux clandestins » est présentée comme une mesure destinée à défendre les immigrés eux-mêmes contre « les marchands de sommeil et des passeurs sans scrupule qui n'hésitent pas à mettre en danger la vie des pauvres malheureux dont ils exploitent la détresse ». Enfin, nous arrivons au coeur du propos, qui énumère la longue litanie des stéréotypes du moment sur les immigrants, visant à dénoncer ceux « qui ne respectent pas nos valeurs » ; « ceux qui veulent soumettre leur femme, ceux qui veulent pratiquer la polygamie, l'excision ou le mariage forcé, ceux qui veulent imposer à leurs soeurs la loi des grands frères, ceux qui ne veulent pas que leur femme s'habille comme elle le souhaite ».

Ce discours national-sécuritaire a pour fonction de mobiliser l'électorat clairement positionné à droite, mais il ne permet pas d'imposer l'image du rassembleur « qui a changé ». C'est la raison pour laquelle, il fallait procéder à une sorte de provocation mémorielle, en se référant à Jaurès et à Blum, pour alimenter la chronique politique sur le thème du « changement ».

par Gérard Noiriel (EHESS)



Note :


1. Gérard Noiriel, Immigration, antisémitisme et racisme en France (XIXe-XXe siècle), Paris, Fayard, mars 2007.

jeudi 8 mars 2007

Journée internationale de la femme


L'avenir de l'homme c'est la femme.
Elle est la couleur de son âme
Elle est sa rumeur et son bruit
Et sans Elle il n'est qu'un blasphème

Aragon, Extrait du "Fou d'Elsa", 1963

Ce 8 mars nous saluons toutes les femmes, nos mères, nos filles et nos compagnes. Nous leur réitérons notre engagement pour l'égalité intégrale entre les hommes et les femmes.

mardi 6 mars 2007

Profession de foi de notre candidate


Profession de foi de la candidate aux législatives 2ème circonscription

Chômage de masse, précarité, démantèlement social, atteintes aux libertés, inégalités en particulier entre les hommes et les femmes, discriminations de toutes sortes : ça suffit !

Les politiques libérales menées depuis ces 20 dernières années ne servent que les intérêts d’une minorité au détriment de l’immense majorité de la population. Ces politiques aggravent les inégalités entre les hommes, menacent la paix mondiale et mettent en péril l’avenir de l’humanité par la dégradation générale de notre écosystème.

Depuis cinq ans la droite au pouvoir mène une offensive sans précédent.

Le gouvernement n’a cessé d’être sanctionné par le peuple, mais ne veut pas tenir compte de la volonté populaire qui s’exprime majoritairement contre le libéralisme. Chaque fois qu’il est contesté dans la rue et/ou dans les urnes, le gouvernement répond par toujours plus de casse sociale et de répression. Cet acharnement à gouverner contre le peuple entraîne un véritable état d’urgence politique.

Face à ces politiques qui dégradent notre vie de tous les jours, notre candidate entend oeuvrer à un changement en profondeur de la donne politique et du rapport de force à gauche.

Le vote du 21 avril 2002 a sanctionné une politique de la gauche au pouvoir qui s’accommode du système, ne règle pas les grands problèmes sociaux et désespère les citoyens. Les luttes du printemps 2003 sur les retraites, le vote du 29 mai 2005, les révoltes des quartiers populaires dans l’hiver 2005 et du printemps 2006 (CPE), ont affirmé le besoin d’une remise en cause radicale de la logique du système dominant.

Pour ne pas décevoir une nouvelle fois, une politique de gauche doit rompre avec le libéralisme sous toutes ses formes.

Dans ces conditions, autant notre candidate votera à partir des délibérations et des décisions prises dans les collectifs , autant elle ne participera à aucune alliance parlementaire avec la direction du Parti Socialiste qui se refuse justement à remettre en cause le libéralisme. Une telle alliance, décevant une nouvelle fois, déboucherait inéluctablement sur le retour d’une droite plus dure encore.

Cette candidature comme celle de tous nos candidat-es s’inscrivent dans le cadre d’un travail collectif mené maintenant depuis des mois par des milliers d’individus (qu’ils soient militants politiques, syndicaux, associatifs ou “non-encartés”) organisés à travers des centaines de collectifs anti-libéraux dans tous le pays.

Ce travail a permis de définir 125 propositions qui sont la base de notre programme. Parmi celles-ci nous pensons qu’un gouvernement réellement de gauche et anti-libéral devrait prendre immédiatement les mesures d’urgences suivantes :

Augmentation immédiate du SMIC à 1500 euros brut et rapidement à 1500 euros net

Augmentation immédiate des salaires et des minimas sociaux de 300 euros

Un CDI pour tous et abrogation du CNE et de la loi dite de “l’égalité des chances”

Interdiction des licenciements pour les entreprises qui réalisent des profits

Droit à la retraire à taux plein à partir de 60 ans sur la base de 37,5 annuités pour tou-tes

Abrogation des privatisations et développement du service public : Santé, logement, transport, énergie, petite enfance, éducation.

Abrogation des lois Pasqua, Debré, Chevènement et régularisation de tous les sans-papiers

Nouvelles réglementations dans le domaine de la finance (taxation des produits financiers à court terme,..).

Il ne s’agit pas de simples mesures électorales mais de points d’appui pour les luttes.

Leur réalisation devra être le résultat d’un mouvement continu articulant mobilisations sociales, débats citoyens et luttes politiques. Nous utiliserons d’ailleurs notre force parlementaire pour favoriser toutes les mobilisations sociales afin qu’aucune d’entre elles ne soient isolées et qu’elles puissent déboucher positivement. Nous nous réservons le droit d’analyser publiquement la manière dont agiront le gouvernement, qu’il soit de droite ou de gauche, et sa majorité tout au long de la législature.

Enfin, par cette candidature nous entendons impulser une dynamique politique nouvelle, un rassemblement durable de toutes les forces antilibérales de gauche.

lundi 5 mars 2007

Unité

Il y a quelque chose de dense, uni, déposé au fond,
répétant son chiffre, son signe identique.
Les pierres ont touché le temps, c’est évident,
une odeur d’âge émane de leur fine matière,
et de l’eau qu’amène la mer et du sel et du rêve.

Une même chose m’entoure, un seul mouvement :
le poids du minéral, la lumière de la peau,
unis au son du même vocable : noche
l’encre des blés, de l’ivoire, des sanglots,
des choses en cuir, en bois, en laine,
vieillies, décaties, uniformes,
se dressent autour de moi telles des parois.

Je travaille sourdement, tournant sur moi-même,
comme le corbeau sur la mort, le corbeau de deuil.
Je réfléchis, isolé au milieu de longues saisons,
central, cerné de géographie silencieuse :
une température partielle tombe du ciel,
un empire extrême d’unités confuses
s’assemble en m’entourant.

Pablo Neruda Traduction : BT